L'édifice le plus ancien de la commune est l'église. On n'a pas trouvé de titre relatif à son antiquité, si ce n'est une pierre datée en lettres gothiques
indiquant qu'elle fut bâti en 1112. Le choeur date de 1533 , la chaire et les statues du calvaire du XVIII ème siècle . Elle comporte une tour massive du XVI ème siècle . L'église fut visiblement
restaurée sous l'égide de Philippe Marc de Fiennescomme en témoigne une pierre encastrée dans le pignon de celle-ci , à une hauteur qui rend la lecture impossible et
qui semble porter l'inscription suivante: an 1677-1727. Le presbytère fut quant à lui, bâti en 1650 ("avant cette époque le curé étoit logé par les décimateurs moyennant une somme
qu'il lui payoit chaque année et il prenoit son logement où il trouvoit bon . Ensuite, les décimateurs ont acheté un font et les paroissiens sont sujet a loger le curé"). Le
presbytère fut rebâti après un incendie. Il se dit que l'église aurait été construite dans un premier temps sur Bientques et que des habitants venaient déplacer ce qui avait été fait pour
la rebâtir sur Pihem.
L'église a été successivement possédée par les évêques de Thérouanne, les abbés de Saint bertin de Saint Omer et la famille de Fiennes. Le patron de la
paroisse est Saint Pierre aux Liens.Pour retrouver l'origine de l'appellation, il faut se souvenir d'un passage des Actes des apôtres où Pierre,
le premier chef de l'Eglise, était emprisonné à Rome lors des persécutions des chrétiens. Une nuit, ses liens se détachèrent miraculeusement et les portes de sa cellule s'ouvrirent. Il
put s'échapper de sa prison car les gardiens,
endormis, ne l'entendirent pas s'enfuir et rejoindre la communauté chrétienne. Il fut arrêté par la suite et crucifié la tête en bas à sa demande, car il ne voulait pas subir le même
martyr dans la même position que Jésus Christ.
Voilà l'occasion de mieux comprendre le vitrail situé à droite du choeur, vitrail qui a été offert par les prisonniers de la guerre 1939-1945.
L'église est assez intéressante:
Le choeur:
Travail soigné de l'époque flamboyante, porte sa date deux fois répétée dans la corniche sculptée qui le contourne à l'extérieur. On voit dans cette corniche, au milieu de branches et de
feuillages , des anges , des oiseaux, des animaux réels ou fantastiques, des monstres sortis du bestiaire, etc.... Les contreforts sont en forme d'éperon, décorés de pinacles. Dans le
mur sud, une niche renaissance contient une statue
de saint assis (la tête disparue) , en pierre, vêtu d'une chape à fermail ; c'est sans doute St Pierre en pape. Le petit pinacle du dais est d'un style avancé pour l'époque. La voûte du
choeur, à liernes et tiercerons, retombe sur des faisceaux de moulures prismatiques, continuant chaque nervure, avec une couronne de dais en guise de chapiteaux; les bases sont belles et
fouillées; les clefs n'ont pas d'ornements. Au nord du coeur s'élève une tourelle d'escalier, accédant aux combles, et ceinte à l'extérieur par la corniche sculptée.
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